Texte : Professeur M. L. Patrizi (adaptation)
Traduction : Marie-Alix Boisseau
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ISBN : 978-1-78160-701-5
Caravage
1. BacchusmaladeouSatyreaux raisins, vers 1593.
Huile sur toile, 67 x 53 cm.
Museo e Galleria Borghese, Rome.
La vie de Caravage a donné naissance à de nombreuses interprétations biographiques toutes dominées par la personnalité violente et extravagante du peintre. L’une de celles-ci, composée sous forme d’un poème, est la fameuse « Notizia » écrite par Mancini qui relate les événements majeurs de la vie de Caravage. Selon ce poème et diverses autres sources historiques, Michelangelo Merisi vit le jour en septembre 1571 probablement à Milan où travaillait son père comme contremaître et architecte du marquis de Caravaggio . Ses parents étaient d’honorables membres de la cité. Son père mourut six ans après sa naissance. La famille s’installa alors dans la petite ville de Caravaggio où Michelangelo passa son enfance. A l’âge de treize ans, il entra en apprentissage chez le peintre Simone Peterzano à Milan, où il étudia avec assiduité pendant quatre ou cinq ans, quoique se livrant déjà de temps à autre à quelques extravagances causées, dit-on, par son tempérament excessif et emporté. Quelques années plus tard, âgé d’une vingtaine d’années, il se rendit à Rome où il fut hébergé chez un maître de maison au train de vie modeste, le révérend Pandolfo Pucci de Recanati , un proche de monseigneur Pucci , bénéficiaire de la basilique de Saint-Pierre de Rome. Un document laissé par l’historien W. Kallab indique qu’il vécut là dans des conditions confortables, mais il se plaignait de certains aspects de la vie domestique, en particulier des repas pour lesquels de la salade et de la chicorée lui tenaient lieu de hors-d’œuvre, de plat et de dessert. C’est en partie pour cela qu’il quitta, après quelques mois, la demeure de Pandolfo Pucci qu’il surnomma par dérision « Monseigneur Salade ». A la lecture de ce même document, il apparaît que l’hôte commanda au jeune auteur quelques toiles de sujets religieux qu’il destinait à sa ville natale.
Lorsque Caravage entra, en 1593, dans l’atelier florissant du peintre Giuseppe Cesari d’ Arpino , dit le cavalier d’ Arpin , il fut employé pour « peindre des fleurs et des fruits ». La nature morte très à la mode en Lombardie commençait à évoluer vers une figuration très réaliste où chaque détail était mis en relief comme s’il avait été grossi par une lentille optique. La représentation d’éléments naturels prédomine, il est vrai, dans les premières œuvres de Caravage : . Cependant, la nature pour lui n’était pas l’être supérieur protecteur et dominateur. La nature ne lui procurait aucun sentiment d’exaltation ni de dépression lyrique, elle n’envahissait pas son âme de joie ou de peur, elle ne lui inspirait ni adoration ni méditation, mais lui offrait seulement un cadre, une scène théâtrale pour le jeu de ses personnages ou pour une série d’objets à reproduire fidèlement sur la toile, conformément aux principes fondamentaux des naturalistes, cherchant selon ses propres termes à « imiter les choses de la nature ».
2. Garçonmorduparunlézard, 1593.
Huile sur toile, 65,8 x 52,3 cm.
Collection Longhi, Florence.
3. Garçonà lacorbeillede fruits, vers 1593.
Huile sur toile, 70 x 67 cm.
Museo e Galleria Borghese, Rome.
Toutefois, son premier chef-d’œuvre le doux et lumineux paysage du .
C’est à cette époque qu’il tomba malade et, ne disposant d’aucun argent, il fut accueilli à l’hôpital de la Consolation où, pendant sa convalescence, il peignit de nombreux tableaux pour le prieur. Par la suite, le cours de sa vie l’aurait amené à résider chez le chevalier Giuseppe et chez monseigneur Fantin Petrignani , qui mit à sa disposition une pièce pour lui permettre de peindre. Plus tard, vers 1597, il fut accueilli chez le cardinal del Monte, où il bénéficia d’un environnement nouveau. Son entrée au palais où se côtoyaient des scientifiques, en particulier Galilée, des musiciens et des artistes en quête d’innovations, permit au peintre de développer de nouvelles formes d’expression.
Au fil des ans, la figuration de la nature dans laquelle Caravage excellait commença à laisser place à d’autres thèmes, des affects de violence et de combativité envahissant sa vie et son Œuvre. Aucun océan ou ciel déchaîné par la tempête, aucun rocher rugueux, aucun arbre tourmenté, aucun torrent tumultueux ne forme le décor des drames et des tragédies représentées par Caravage. Mais, loin de la terre et du soleil, dans les ténèbres déchirées par l’éclair, réduits à des symboles abstraits hors de l’espace et du temps, le peintre s’attacha essentiellement à rendre les émotions et les passions des êtres vivants comme le vice, le délit ou la douleur humaine au-delà de tout effet esthétique.
Durant ces années décisives pour son art, il réalisa de nombreuses toiles. Les travaux réalisés pour la chapelle Contarelli établirent notamment sa réputation et décidèrent les prélats romains à lui confier la réalisation de grands tableaux religieux. A partir de 1599, Caravage reçut ainsi les premières commandes de la congrégation de San Luigi dei Francesi pour laquelle il peignit , Marthe et Marie-Madeleine . Ses premiers succès furent cependant assombris par le refus qu’opposèrent ses commanditaires à plusieurs de ses œuvres majeures.
4. Extasede saint François, vers 1594 - 1595.
Huile sur toile, 92,5 x 128 cm.
Wadsworth Atheneum,
Hartford (Connecticut).
5. LesTricheurs, vers 1594.
Huile sur toile, 94,2 x 130,9 cm.
Kimbell Art Museum, Fort Worth.
6. Marie-Madeleine, 1596 - 1597.
Huile sur toile, 122,5 x 98,5 cm.
Galleria Doria Pamphilj, Rome.
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